The round house, bioclimatic tree house – Michael Flach, Caroline Frenette engineers, Christophe Mégard architect.
La maison s’accroche sur l’une des lignes des anciens murs en pierres sur un terrain en pente exposé sud-est. Sa partie nord est encastrée dans le sol pour se protéger contre les vents froids pendant que sa partie sud émerge du sol et pose sur pilotis pour enjamber le talus rocheux. Bien que la maison se trouve bien cachée entre les arbres, elle offre une vue surplombante avec une ouverture d’angle de 180°.
Le choix de la géométrie circulaire permettait un rapport surface/volume très bas pour fortement réduire les déperditions thermiques. Cette forme organique, très courant dans la nature et plutôt rare dans l’architecture, est issue d’une application conséquente des règles bioclimatiques. Suivant le parcours circulaire du soleil la façade exposée se trouve toujours face au soleil et s’ouvre progressivement vers le sud. Cette disposition à la fois circulaire et progressive ne favorise pas seulement le meilleur captage de l’énergie solaire, mais évite aussi la surchauffe en été grâce à une avancé de toiture variable aussi. L’organisation intérieure est centrée sur l’arbre et le poêle de masse. Les chambres au nord gravitent autour de l’arbre et captent la lumière d’une fenêtre zénithale orientée vers le sud.
Un habitat d’accueil collectif avec 3 chambres et un pavillon d’été en annexe. Réalisation en autoconstruction partielle.
LIEU
Cantercel 34
COÛT
1450€ TTC/m² hors étude
SURFACE
120 m² Surface Hors Œuvre Nette
ANNÉE
2001
Des matériaux naturels ont été choisis de préférence en excluant systématiquement les matériaux énergivores, tels que le ciment et les armatures d’acier. Les matériaux dominants sont le bois, la pierre et la terre. On y trouve plus de 8 essences : Douglas, pin et épicéa pour la structure, châtaignier et cyprès non traités pour les bardages, mélèze et cèdre pour les menuiseries. Les parements intérieurs sont revêtus de panneaux de gypse Fermacell, cintrés pour les parties courbes, avec enduit en terre crue. L’isolation de l’enveloppe hors sol s’est réalisée par ouate de cellulose, les fondations et les murs enterrés sont isolés en continuité par du verre cellulaire. Une isolation complémentaire est assurée en toiture par une couche végétale de 40 cm environ sur la moitié nord et par une membrane d’étanchéité monocouche sur le reste.
Les murs intérieurs et le massif du poêle à bois sont montés en briques de terre comprimée. Les planchers des chambres ont été réalisés en terre crue compactée. Dans le séjour le sol est revêtu d’un carrelage avec aspect pierre. Sous le plancher en terre se trouve un coffre de pierres pour stocker de l’énergie solaire. Pour sa réalisation, 20 tonnes de pierres ont été récupérées sur place et pour monter les murs de la cave. Les fondations ont été faites à la chaux et armées avec du bambou et des tiges de vignes. En somme, le bilan des énergies montre, que le CO² stocké dépasse largement les émissions de gaz carbonique dues à la mise en œuvre et le transport.
Le chauffage est assuré par l’énergie solaire captée par la serre et transmise au coffre de stockage par un ventilateur, qui est actionnée par une cellule photovoltaïque, pour chauffer le plancher en terre. Un chauffage d’appoint est assuré par un poêle de masse qui est relié aux murs chauffants par un système hypocauste. La serre permet un apport solaire dès qu’il y a du soleil. La ventilation de l’ensemble est naturelle, seul dans les toilettes sèches on trouve une ventilation mécanique pour évacuer en permanence toute odeur.
Les charges de la toiture engazonnée convergent vers un poteau central formant le tronc de l’arbre. Ses branches se déploient radialement et se ramifient avec les arbalétriers. L’ensemble spatial fait en sorte que la structure apparente du plafond semble flotter au-dessus de l’arbre. Le plafond supporte le complexe de toiture et est composé de planches cintrées vissées et décalées en hauteur pour reprendre le dessin de cernes d’un arbre. L’éclairage de l’arbre et du plafond ont fait l’objet d’une recherche d’éclairage en collaboration avec « l’atelier de lumière » de Bartenbach.
La structure spatiale est particulièrement complexe pour une maison individuelle et nécessitait une étude par des ingénieurs et architectes spécialisés dans le bois. Les voiles périphériques ont été construits en ossatures bois et préfabriqués en atelier. La forme courbe implique de difficultés et de couts supplémentaires notamment pour la découpe des segments arrondis ou le cintrage des panneaux de gypse, mais cet investissement s’amortit grâce aux économies de chauffage. Quant à l’alimentation en eau et électricité, la maison est raccordée au réseau communal, mais grâce à de dispositions comme les toilettes sèches et la récupération de l’eau de pluie la maison permet une économie de ressources et ne rejette aucun polluant. Aucune ressource fossile n’est utilisée, car le chauffage de base est solaire et le chauffage d’appoint est assuré par la biomasse.
Distinction
La maison ronde a reçu le Prix Chêne 2003 pour la meilleure maison écologique en Languedoc Roussillon. Elle a été lauréate en 2004 du 9ème concours national Habitat solaire – Habitat d’aujourd’hui, mention «démarche expérimentale»